Les portes d'Aberoth

Les portes d'Aberoth

Caractéristiques

  • Symbole : Balance équilibrée reposant sur un marteau de guerre
  • Portefolio : Justice
  • Alignement : Loyal bon
  • Puissance : Dieu Supérieur
  • Plan de résidence : Maison de la Triade
  • Adorateurs: Paladins, juges, magistrats, avocats, policiers, les opprimés
  • Domaines : Bien, Connaissance, Guerre, Jugement, Loi
  • Arme de prédilection : Justiciar (épée longue)
  • Autres noms: La Main Juste, le Dieu Manchot, le Juste

Dans les nations civilisées, avant chaque procès criminel, les magistrats intègres murmurent une prière à Tyr (tir) la Main Juste, pour qu’il leur accorde discernement, pondération et résolution.

Tyr est un dieu immigrant arrivé sur Toril depuis un autre cosmos. Utopiste, il se veut le père qui façonnera une société parfaite à partir dès peuples de Faerûn, qu’il considère comme ses enfants prodigues. La douleur de savoir que ses adorateurs mortels n’ont aucun espoir de réaliser et de protéger un monde ordonné, sans défaut et complètement juste, nuance sa philosophie d’un arrière-goût de tristesse.

L’iconographie religieuse représente Tyr comme un guerrier vieillissant, ayant perdu une main, dont les blessures aux yeux sont souvent couvertes d’un bandage sanglant. Le Dieu Manchot a perdu sa main droite lors d’un combat contre l’entité avide appelée Kezef le molosse du chaos. La cécité de Tyr date des Temps des Troubles, quand Ao lui-même le frappa aux yeux en punition de n’avoir été témoin du vol des Tablettes du Destin et de n’avoir su empêcher la discorde de naître entre les dieux de Toril.

Ses adorateurs ont fait des stigmates de Tyr des symboles de la justice impersonnelle et du prix que les justes doivent payer pour parcourir le chemin du droit et de la défense stoïque de la loi. Certaines sectes dévouées à Tyr et particulièrement radicales préconisent l’automutilation de leurs membres, une pratique qui est condamnée par la majorité des fidèles. Il est cependant d’usage de se couvrir l’un des ses yeux d’un voile léger et de porter un gant d’une couleur différente en l’honneur du Seigneur Aveugle.

Pour les gens du peuple, Tyr et son clergé sont des magistrats fermement au service de la justice. Souvent, les nuances paternalistes plus subtiles de sa philosophie leur échappent en faveur des enseignements plus manichéens sur la nature de la moralité. Ils voient en Tyr l’une des rares constantes divines. Ils savent que le Dieu Manchot exige de ses adorateurs impartialité, discernement et bienveillance envers les innocents, ce qui contribue à la confiance que l’on témoigne à ses prêtres.

Dogmes

Révélez la vérité, punissez les coupables, redressez les torts et soyez toujours droit et juste dans chacune de vos actions. Obéissez à la loi où que vous vous trouviez et punissez ceux qui répandent le mal en violant la loi Conservez les archives de vos décisions, de vos jugements et de vos actes. C’est ainsi que vos erreurs pourront être corrigées, que vous pourrez agir sur les lois des terres où vous vivez et que votre capacité à repérer ceux qui violent la loi s’améliorera.

Soyez vigilant et sachez anticiper les actes de vos adversaires de manière à repérer ceux qui s’apprêtent à commettre des injustices avant qu’ils commencent à agir. Vous pourrez ainsi les contrer avant qu’ils ne menacent l’ordre et la loi. Soyez le bras vengeur de ceux qui ne peuvent accomplir seuls cet acte.

Histoire et Relations

L’arrivée de Tyr sur Faerûn en -247 CV est connue sous le nom de Procession de la justice. Jaillissant d’un portail près de l’Alaghôn moderne, dans le Turmish, il mena une force composée de 200 archons le long du Bief de Bilhon dans une tentative pour pacifier le reste de l’ancien Jhaamdath, qui en était réduit à l’immoralité et au brigandage suite à la destruction de cet empire par ses ennemis elfes. Lors de la Bataille qui s’en suivit, l’armée menée par Tyr tua Valigan Troisième-Né, un dieu mineur de l’anarchie dont l’ascension en -269 coïncida avec l’arrivée au pouvoir de l’Exalté Thelasand IV, dont la soif de sang intensifia les conflits entre l’Empire et les elfes.

Les actions et les sacrifices de Tyr durant la Procession (qui dura jusque en -238) attira l’attention d’Ilmater, qui était alors une divinité peu connue et qui rejoignit les forces de Tyr en -243 CV. Des années plus tard, alors que la Procession s’était achevée avec la mort ou le bannissement de la plupart des servants de Tyr et que le dieu lui-même commençait à s’intéresser plus à Toril dans son ensemble qu’à sa seule campagne initiale, Torm rejoignit le Juste en tant que maître de guerre. Avec Ilmater, ils sont, aujourd’hui encore, désignés par le nom de la Triade.

Plus de 1600 ans après son arrivée, Tyr a étendu son influence sur tout Faerûn, et rares sont ceux qui ne connaissent ni son nom ni les idéals enthousiastes qu’il représente. Sa voix est celle de la civilisation, pressant la rédaction de codes légaux et moraux, et souhaitant la tenue de procès équitables pour les êtres intelligents de toutes les nations. À cet égard, Tyr est autant progressiste que conservateur, il est une force de développement culturel dans les terres dont le système légal est inexistant ou corrompu, et au contraire, un défenseur du statu quo dans des nations possédant des codes légaux bien établis.

Lors de sa présence relativement courte sur Toril, il s’est attiré l’inimitié de nombreuses divinités. Il s’oppose férocement aux dieux de la tyrannie, du mal ou de l’immoralité, et particulièrement à Baine, Cyric, Mask, Talona et Talos.

Culte et Clergé

Les prêtres de Tyr prient à l’aube pour obtenir leurs sorts. En dehors des nombreuses fêtes mineures, le clergé de Tyr célèbre rigoureusement trois rituels mensuels;

– Lors du premier de chaque mois, les tyréens célèbrent la Justice vigilante, pendant laquelle des cantiques provoquent l’apparition d’un marteau de guerre blanchi par la chaleur et brillant d’une lumière aveuglante.

– Le 13e jour du mois est consacré à l’Amputation, une cérémonie au cours de laquelle les fidèles chantent avec emphase des hymnes retentissants, alors qu’apparaît au dessus d’eux une main gantée illusoire entourée d’un halo de sang brûlant.

– Un rituel similaire, appelé l’Aveuglement, a lieu le 22e jour du mois est, une cérémonie au cours de laquelle apparaît l’illusion de deux yeux se transformant en fontaines de sang.

Les prêtres de Tyr se multiclassent souvent en paladins.

Le culte de Tyr attire ceux qui veulent mettre de l’ordre dans le désordre, punir les mécréants et s’assurer que la civilisation prospère grâce à un système judiciaire équitable et attentif. Sa doctrine évoque une justice maintenue par une force bienveillante et une vigilance armée, une philosophie qui attire les paladins et les guerriers d’alignement loyal.

La plupart des fidèles ne se combattent pas sur le champ de bataille, estimant préférable que les combats importants se livrent dans les tribunaux, en tant que bureaucrates, juges, baillis ou marchands. Les fidèles de Tyr ont tendance à tout percevoir en noir et blanc, dans un monde où les lois sont fixées pour le plus grand bien commun. Ils sont capables d’une grande intolérance, allant parfois jusqu’à la violence, et ils ne tolèrent pas la moquerie, la parodie ou la remise en cause des principes de leur foi.

Dans les régions où ne règne aucune loi, les prêtres de Tyr servent de juges, de jurés et d’exécuteurs. Si aucun code civilisé n’existe à appliquer, ils se reposent sur une doctrine par défaut, proche de «œil pour œil, dent pour dent». Cependant, s’ils doivent faire des erreurs, ils préfèrent que ce soit au bénéfice de l’accusé, et ils adoucissent les peines trop sévères quand ce dernier ignorait sa faute. Ces criminels voient leur nom ajouté au Livre des Condamnations, qui est partagé avec les temples les plus proches afin d’éviter qu’ils ne puissent bénéficier à nouveau de clémence en clamant l’ignorance. Les prêtres assez puissants utilisent fréquemment le sort marque de la justice pour ajouter l’efficacité de la magie à celle de leurs sévères réprimandes.

Dans les contrées civilisées, les prêtres de Tyr (appelés des Tyrans par leurs nombreux détracteurs) deviennent des experts en droit, des conseillers juridiques, des juges ou d’influents marchands très instruits des complexités de la loi et ils peuvent même prendre la parole pour le compte des accusés. Ils voient cela comme une forme de charité, puisque leurs honoraires (parfois élevés) sont reversés à l’Église.

Quelle que soit la contrée, les fidèles de Tyr ne soutiennent jamais une loi qu’ils estiment injuste… selon l’Église, qui est en accord avec les principes et les définitions auxquels adhèrent les autres lois du code légal auquel elle appartient. Cela les oblige parfois à soutenir une loi inique, mais juste. Dans ce cas, ils cherchent à modifier la loi de l’intérieur du système. Ceux qui enfreignent une loi inique par défi ou intention politique sont tout de même coupables selon les adeptes de Tyr, et ils doivent être punis en application stricte de la loi.

Dans certains cas, les fidèles de Tyr agissent comme les agents de la vengeance en faveur de ceux à qui on a fait du tort et qui n’ont pas les moyens ou qui ne sont plus là pour se défendre eux-mêmes. Quand la loi est tellement foulée du pied qu’elle perd tout son sens, les prêtres de Tyr agissent au plein jour pour défier le mal ou les forces corrompues, jusqu’au martyr si c’est nécessaire.

L’Église de Tyr est particulièrement bien organisée et possède de bonnes relations. Elle entretien un réseau étendu de temples fortifiés sur tout Faerûn. Ils obéissent tous à un ensemble de règles internes, appelé les Édits innombrables et qui semble devenir de plus en plus pédant et ennuyeux chaque année qui passe. Actuellement, la tentaculaire Forteresse Fidèle dans le Téthyr (au sud de Zazesspur) a la position la plus influente dans l’Église, car beaucoup de fidèles se sont rassemblés ici pendant la récente guerre civile et y sont restés pour s’assurer de la stabilité de la région.

La massive Maison de la Main de Tyr en Thesk représente une branche plus posée et plus traditionaliste du culte. Elle abrite les Justes Chevaliers, des prêtres, des guerriers et des paladins qui ont honorés le Dieu Manchot au cours d’innombrables batailles contre leurs belliqueux voisins thayens. Tous les temples de Tyr sont à même de fournir un hébergement, des montures fraîches, des soins, des sorts, des armes, de l’équipement et des conseils sacrés. Ils peuvent aussi assurer la confession des péchés, une absolution qui joue un rôle capital pour la foi.