Les portes d'Aberoth

Les portes d'Aberoth

Magie de Faerûn

La Magie. Oui, je sais que vous croyez savoir de quoi il s’agit et comment on s’en sert. Mais il n’en est rien. Vous n’êtes qu’un pédant ignare, comme les autres.
Vous croyez que la magie est un outil, au même titre qu’un marteau, un ustensile auquel vous faites appel au moment où vous en avez besoin, que vous brandissez l’espace d’un instant et reposez lorsque vous n’en avez plus l’usage. Vous êtes dans l’erreur.

La magie est vivante – elle fait partie de la Dame des Mystères déesse dont vous ne reconnaissez l’existence que pour la forme. Vous ne pouvez vous contenter de faire appel à elle que lorsque vous avez besoin de magie, d’en extraire la substantifique puissance puis la mettre coté lorsque vous en avez terminé. Ce type de traitement, vous le paierez. Ce n’est pas un hasard si la plupart des vieux mages sont névrosés ou ont perdu la raison – Mystra s’est tout bonnement vengée sur eux de leur manque de respect envers elle.
Non, vous devez l’étudier, apprendre son fonctionnement, apprendre ce qu’elle apprécie et comprendre pourquoi elle agit de la sorte. Contrairement à un outil, qui n’a pas de ressenti, la magie est mue par un esprit et une conscience féminin, résurgences d’un être qui, il y a douze ans encore, vivait, respirait et que vous auriez pu croiser dans la rue. C’est ce qui m’est arrivé une fois, au centre de la Cité, bien qu’à l’époque je n’eusse pas la moindre idée de ce qu’elle allait incarner.
Donc, oui, la magie est douée de conscience. Mystra sait si le sort que vous lancez est bienveillant ou non, de même qu’elle sait dans quel but vous en faites usage. Elle peut ne pas y adhérer. Lorsque c’est le cas, elle vous le fait savoir. Elle peut violemment mettre un terme à vos aptitudes à la magie et ne vous y donner accès de nouveau que lorsqu’elle vous en pensera digne. Ensuite viennent les autres divinités de la magie – Azouth, Savras, le dieu-liche Velsharoon, la mystérieuse Shar et celles des territoires lointains et des autres races. Chacune d’entre elles possède aussi un certain contrôle sur la magie.

Je suis sûr que vous vous croyez plus intelligent que les autres. Mais la dague sharan que vous portez, opacifiant votre esprit un peu plus chaque jour qui passe, est un héritage de la sombre sœur de la magie de Mystra. Sa lugubre aura peut être détectée, quoique difficilement. Et vous ne savez absolument pas pourquoi. Je suppose que vous pensez qu’elle est maudite et que son pouvoir surpasse son coût. Elle a tellement plus d’implications que vous ne pouvez le penser. Mais ne vous en voulez pas trop. J’ai vu et parlé avec des mages originaires de toutes les régions de ce monde et qui ne se sont jamais préoccupés de chercher à comprendre les forces qu’ils manipulent au quotidien. Les évocateurs thayens de votre acabit et les mystiques errants de Beshaba, les danseurs de sorts nomades et ceux qui se considèrent comme mes anciens alliés, les Ménestrels. J’ai rencontré des alchimistes halruéens, des ensorceleurs aglarondiens et même les rares pratiquant le magefeu. Tous ces mages pourraient faire tellement plus s’ils se penchaient sur les préceptes magiques plutôt que sur leur utilité seule. Une connaissance plus profonde de l’Art inspire des centaines de nouveaux sorts, comme de nouveaux objets magiques. Mais vous êtes trop occupés, occupés à maîtriser le sort de boule de feu, à recevoir les réprimandes policées de vos maîtres Magiciens Rouges et à planifier le jour ou vous pénétrerez chez moi par effraction.

Si seulement vous aviez appris tout cela des années auparavant, mon petit voleur de sorts thayen, alors vous n’en seriez pas là où vous en êtes aujourd’hui, sous l’emprise d’un de mes sorts, qui vous garde parfaitement immobile. Vous auriez peut-être appris à passer au travers d’un disque d’absorption, à distinguer une kiira d’une simple pierre précieuse ou a vous frayer un passage parmi les spectateurs par l’éloquence ou bien encore à localiser toutes les autres défenses et les autres pièges que j’ai disposés autour de la Tour de Bâton Noir.

Et je n’aurais pas à prendre votre vie en représailles à votre insouciance.

– Khelben « Bâton noir » Arunsun, 1370, Eauprofonde

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